Le chat possède des particularités physiques et physiologiques pour lesquelles il est important d’être attentif à la façon dont vous utilisez et administrez des huiles essentielles pour son bien-être.
En quoi votre chat est-il différent ?
Tout d’abord, il est extrêmement sensible aux odeurs : 70 millions de cellules réceptrices pour 20cm² de muqueuse olfactive ; l’homme lui compte 5 millions de cellules pour 4cm². Son nez est un de ses radars.
Doté d’un organe spécifique entre le palais et le nez, organe de Jacobson ou organe vemeronasal, le chat s’en sert pour détecter notamment les phéromones. Saturer cet organe et la sphère orl en huiles essentielles peut destabiliser votre chat, le rendre agressif, ou au contraire apathique.
D’où le 1er conseil, gardez toujours une pièce sans odeur (huiles essentielles ou autre parfum) pour qu’il puisse au besoin, s’y réfugier. Une senteur qui vous est agréable, peut être une véritable agression olfactive pour votre chat.
De plus, cette espèce possède une autre particularité métabolique spécifique à son genre qui la rend sensible à certaines molécules. En effet, le chat est déficient en glucuronyl-transférase des phénols, une enzyme hépatique qui permet la métabolisation & l’élimination desdites substances phénolées (aspirine, paracétamol, phénols) via la bile et l’urine. Ainsi chez le chat, l’élimination des huiles essentielles contenant des phénols est lente. En moyenne, là où votre chien mettra 8 heures à « traiter » le phénol, le chat mettra 3 jours. Or garder une molécule 3 jours dans le foie pourra devenir toxique. Et dans le cas d’une exposition régulière, le seuil toxique sera plus vite atteint chez le chat que chez le chien.
Si la dose est forte et/ou la durée d’administration longue, et sans pause, il risque d’y avoir une surcharge hépatique toxique. Les symptômes d’une intoxication comprennent, entre autres, la salivation, les vomissements et les convulsions. La nécrose hépatique est une conséquence fréquente de l’intoxication aux phénols. Tous les ans, des chats meurent d’une intoxication aux phénols. L’exposition peut être accidentelle : contact à la suite du jeu entre un chat et un chien traité, ingestion de médicaments humains, etc. Mais il existe aussi des cas d’intoxication par usage d’huiles essentielles, de produits non destinés aux chats ou de produits destinés aux chats mais mal utilisés.
Le chat n’est en revanche pas déficitaire en glucuronyl-transférases des alcools, des acides, des amines.
2ème conseil : évitez les huiles essentielles contenant des phénols (carvacrol, thymol, eugenol,), limiter les cétones (verbenone, menthone, peperitone thujone, ect) ou les aldehydes aromatiques (cinnamaldehyde). Privilégiez plutôt les huiles essentielles contenant des alcools (linalol, thujanol, menthol, terpinene 1 ol 4…) ou les oxydse (1,8 cineole).
Que faire en cas d’intoxication :
–Ingestion : L’intoxication peut être due à un excès d’huiles essentielles appliqué sur la peau ou le poil et le léchage par le chat aggrave le phénomène.
Heureusement, l’absorption d’huiles essentielles peut être limitée : ayant très mauvais goût, le chat va immédiatement se mettre à saliver, parfois par réflexe à vomir. La quantité ingérée sera alors minimisée.
–Application sur la peau ou le poil : la réaction allergique se manifestera par des rougeurs pouvant aller jusqu’à la brûlure au 1er degré, en cas d’application d’huiles essentielles phénolées ou d’aldéhydes aromatiques surtout si elles sont appliquées non diluées. On peut constater ensuite une perte de poil temporaire ou définitive. Par précaution, tout comme pour nous, il faut toujours faire un test sur une petite partie du corps.
En cas d’intoxication externe, le rinçage à l’eau est inutile car les huiles essentielles ne se dissolvent pas dans l’eau, il faut laver le chat avec un shampoing mais le plus efficace est d’appliquer d’abord de l’huile végétale généreusement puis de le laver.
Pour une intoxication orale, faire avaler de l’huile végétale pour diluer l’huile essentielle (tournesol, olive ou mieux de paraffine qui n’est pas digérée et ressort telle quelle dans les selles).
Si vous désirez soigner, traiter votre chat, des préparations vétérinaires intégrant des huiles essentielles, existent. Bien sûr, vous pouvez sur les conseils d’un professionnel ou de votre vétérinaire préparer un mélange.
Dernier conseil : évitez l’automédication, les huiles essentielles sont naturelles (quoi que certaines non… futur article à suivre), puissantes et sont des molécules chimiques pour lesquelles il est primordial de prendre des précautions pour : le choix des huiles essentielles, leur dilution, leur méthode et voie d’application, le nombre d’application journalière et le contexte entourant ces applications, la durée d’administration, etc. Autant de paramètres dont il faut tenir compte tout en contrôlant le bon fonctionnement de l’organisme de votre chat, et sa façon de réagir à ce qu’il reçoit. Vous aimez votre chat, ne faites pas n’importe quoi. Prenez conseils auprès des professionnels et de votre vétérinaire.
N’oubliez pas que les eaux florales moins agressives peuvent être une excellente alternative pour les chats en évitant toutes les contre-indications détaillées ici. Bien Mieux S.A.S. reste à votre disposition pour vous renseigner et vous conseiller.